Lancement du PARIIS Sénégal

PROJET D’APPUI REGIONAL : Irriguer un million d’hectares au Sahel

Né de la « Déclaration de Dakar » d’octobre 2013, le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (Pariis), dont le volet national a été officiellement lancé, hier à Dakar, ambitionne de porter à un million d’hectares les surfaces irriguées dans sept pays d’ici à 2024.

Après le lancement régional organisé par le Comité inter-états de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss) à Ouagadougou en novembre 2018, le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS) a officiellement démarré ses activités au Sénégal par un atelier national organisé, hier, à Dakar. Né de la « Déclaration de Dakar » à l’occasion de la conférence de haut niveau sur l’irrigation au Sahel d’octobre 2013, ce projet ambitionne de faire passer les surfaces irriguées de 400.000 hectares à un million dans six pays du Sahel (Sénégal, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) à l’horizon 2020.
Avec une approche régionale basée sur le concept de « solutions d’irrigation », le Pariis opère un changement de paradigme par rapport aux méthodes classiques et s’appuie sur une planification locale. D’où le choix de travailler avec des agences d’exécution (comme la Saed, l’Anida ou la Sodagri sur le plan national), tandis que la coordination régionale sera assurée par le Comité inter-états de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss). Les trois composantes du projet concernent la modernisation du cadre institutionnel, le financement de solutions d’investissement dans l’irrigation et la gestion des connaissances et la coordination des projets. Le coût global du projet est estimé à 197 millions de dollars, dont 170 millions de l’Association internationale pour le développement (Ida) du Groupe de la Banque mondiale, auxquels s’ajoutent 45 millions de dollars de la coopération espagnole en faveur de trois pays (Sénégal, Mali et Niger). Le Sénégal va ainsi recevoir 29 millions de dollars (16 milliards de FCfa) de cette enveloppe, en plus des 15 millions d’euros (environ 10 milliards de FCfa) de la coopération espagnole. Trois zones d’intervention sont ciblées : la vallée du fleuve Sénégal, le bassin arachidier et la région naturelle de Casamance, soit au total onze régions. L’objectif est de parvenir à 2.360 hectares irrigués (dont 470 hectares de nouveaux aménagements) et 2.200 hectares de projets bancables. Ce qui portera à 22.000 hectares raccordés au réseau primaire. « L’objectif principal de ce projet d’une durée de six ans (2018-2024) est d’améliorer les investissements sur l’irrigation à travers la maîtrise de l’eau, un besoin prioritaire pour nos pays sahéliens », explique Dr Dogo Seck, secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural, à l’ouverture de l’atelier. Il invite les différents acteurs à intégrer le changement climatique « comme un paramètre et non comme une donnée à subir ». D’où l’intérêt du Pariis et la nécessité d’une gestion « plus rationnelle de l’eau productive », mais aussi et surtout l’extension des surfaces irriguées encore « très en-deçà du potentiel national ».

Le Coordonnateur national du PARIIS Sénégal, Aly Sané Niang-invité du JT de 20H:  https://youtu.be/TLwReAHGh80

Reportage sur le lancement:https://youtu.be/N0NMDU-4vCU