Conférence régionale sur le Geodata pour l’eau et l’agriculture à Ouagadougou

Conférence régionale sur le Geodata pour l’eau et l’agriculture à Ouagadougou

La conférence régionale sur les services informatiques et de données géo-spatiales dans les domaines de l’agriculture et de l’eau, s’est tenue du 17 au 18 avril 2019 à Ouagadougou.

La rencontre a regroupé une centaine de participants venant des Institutions publiques et privées, des secteurs des TICS, de l’eau, de la sécurité alimentaire, du changement climatique et du monde géo-spatial, de l’Afrique de l’Ouest et de l’Europe.

Sous le double patronage du Ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles du Burkina Faso, Ministre Coordonnateur du CILSS et de la Ministre du Développement de l’Economie Numérique et des Postes, cette conférence régionale,  s’est tenue sur le thème : « Les services informatiques et de données géo-spatiales dans le domaine de l’agriculture intelligente face au climat (AIC) : le numérique pour accroître les opportunités d’affaires et l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes. »

Les objectifs étaient de promouvoir l’utilisation des données géographiques et des technologies modernes (TIC), pour développer une agriculture intelligente face au climat ; et catalyser les partenariats, en vue de stimuler l’utilisation généralisée des expériences durables, au bénéfice des femmes et des jeunes.

Dans la région du Sahel, la variabilité climatique est accentuée ces dernières années, se traduisant par des régimes de pluies plus irréguliers, des évènements de sècheresse extrême et des crues importantes. En conséquence, les périodes de croissance et de récolte tout comme les zones de pâturages et d’abreuvement et de pêche, sont moins prévisibles, créant parfois des conflits entre utilisateurs de ces ressources en eau et en terres. Par conséquent, des interventions de développement d’une agriculture intelligente face au climat sont cruciales au Sahel.

En outre, la région du Sahel fait face à une population croissante de jeunes, en majorité sans emploi et il apparait clairement que les TIC et les données géo-spatiales peuvent jouer un rôle essentiel pour transformer l’agriculture et permettre de la rendre plus attrayante pour les jeunes africains, génération qui joue un rôle clé dans la réalisation du développement durable du continent.

C’est  ce qui a motivé la tenue de la rencontre de Ouagadougou, organisée par le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), l’Organisation Spatiale Néerlandaise (NSO) et l’Agence pour les Entreprises Néerlandaises (RVO), en partenariat avec le Ministère Néerlandais des Affaires Étrangères, sous l’égide de la Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).

Pour le Secrétaire Exécutif adjoint du CILSS, Ibrahim Lumumba Idi-Issa, « l’importance accordée à cette rencontre régionale trouve sa justification dans l’urgence de plus en plus impérieuse de faire face aux effets croissants des variabilités climatiques sur les conditions de vie des populations et des écosystèmes ».

Expliquant tout l’intérêt de cette rencontre, il a rappelé la vision du CILSS au service du sahel et de l’Afrique de l’Ouest, qui est de « transformer le Sahel en terre d’excellence dans la mise en œuvre de politiques de développement durable et d’adaptation aux changements climatiques ».

Intervenant au nom de la Cedeao et de l’Uemoa, Alain Traoré (Directeur de l’agriculture et du développement rural à la Cedeao) a affirmé que  « les TIC sont une composante essentielle dans le développement des chaînes de valeur agricole particulièrement pourvoyeuses d’emploi, également dans le sens de l’employabilité des jeunes dans l’agriculture et sur les filières agro-alimentaires ».

Il a  assuré que les deux Organisations sous régionales attachaient un prix important aux résultats de leurs travaux et qu’ils vont s’assurer de leur mise en œuvre complète pour le bénéfice des 350 millions que compte la communauté Ouest-africaine.

Le représentant de l’Ambassade des Pays-Bas, Marteen Rush a  relevé la volonté commune de promouvoir les données satellitaires et les technologies modernes pour développer une agriculture qui fait face aux changements climatiques. «  A l’évidence, les TIC sont devenues un levier important de croissance économique, de création de valeur et de transformation sociale.  Cette conférence est un cadre idéal et propice pour discuter de nouveau l’enjeu du numérique et les tendances marquantes de cette œuvre », a-t-il affirmé.

Selon son représentant, les Pays-Bas souhaitent aider les pays du Sahel à lutter contre les menaces sécuritaires, à gérer les flux migratoires et à prévenir l’instabilité, c’est-à-dire, en investissant dans la réduction de la pauvreté, la bonne gouvernance et l’Etat de droit, en vue d’améliorer les conditions de vie de la population du Sahel.

Alassane Guiré, Secrétaire général, représentant du ministre coordonnateur du CILSS, était chargé de livrer le discours d’ouverture.

Pour lui, point des besoins de rappeler le rôle essentiel de l’agriculture dans le développement économique et social des pays de la sous-région.

A ses yeux,  cette conférence montre la grande nécessité pour le Sahel et l’Afrique de l’Ouest de s’inscrire dans une approche intégrée de l’agriculture dite intelligente et adaptée aux changements climatiques.

Bientôt un système d’information géospatiale au Burkina Faso

Dans son intervention, Alassane Guiré a annoncé que le processus de certification des semences a été digitalisé, permettant aux producteurs de les avoir en bonne date. Il a également soulevé le cas de la distribution des intrants par des pompes électroniques, qui est en cours. « Très prochainement, le secteur agricole dans notre pays va disposer d’un système d’information géospatiale, dans le cadre de la mise en œuvre du projet E-Burkina. Cet outil va faciliter l’accès aux données du secteur de façon ouverte et répondre à de multiples besoins, grâce à un entrepôt de données », a-t-il déclaré.

Parmi les activités de la conférence qui a alterné plénières et travaux en sessions, on peut citer la signature de convention de partenariat SNV/Ambassade des Pays-Bas et un Panel de Haut niveau sur la digitalisation de l’agriculture en Afrique.

Présent au panel et à la clôture de la conférence, le Secrétaire exécutif du CILSS, Dr Djimé Adoum  s’est dit satisfait de l’organisation de ladite conférence et s’est engagé au nom du CILSS, à assurer une large diffusion dans les Etats, des résultats engagés et poursuivre le partenariat avec l’Organisation Spatiale Néerlandaise (NSO) et le Ministère Néerlandais des Affaires Étrangères (MoFA).