Dans le cadre du Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS) lancé en novembre 2018 et financé par la banque mondiale (170 millions de dollars), le Burkina Faso a bénéficié spécifiquement d’un appui pour mettre en œuvre, une approche innovante de coton irrigué.
Mis en œuvre par la Société burkinabé des fibres textiles (Sofitex), la plus grande entreprise de transformation du coton du pays, le Projet bénéficiera d’un cofinancement du Partenariat mondial pour l’aide basée sur les résultats (GPOBA) en soutien à la composante B, qui financera des solutions d’investissement dans l’irrigation.
Le sous-projet cible les petits agriculteurs de l’industrie cotonnière qui cultivent également des plantes vivrières. Le coton est la deuxième plus importante source de revenus à l’exportation du pays après l’or et est principalement cultivé par des petits agriculteurs selon un modèle d’enlèvement par de grandes entreprises de transformation. La Sofitex dispose d’une chaîne d’approvisionnement composée d’environ 160 000 petits agriculteurs regroupés en environ 7 000 coopératives villageoises appelées groupements de producteurs de coton (GPC).
La Sofitex est une cliente de la SFI dotée d’une facilité de capital d’exploitation de la part de la SFI. L’intervention sera soutenue conjointement par la Banque Mondiale (à travers un don GPOBA de 5,85 millions USD) et par la SFI qui fournira un appui technique pour la formation des agriculteurs et des investissements dans la gestion de l’eau et l’irrigation.
Les agriculteurs, par l’intermédiaire des Groupements de Producteurs de Coton (GPC), contractent des prêts auprès des banques commerciales locales pour financer l’achat d’intrants au début de la saison de croissance (semences, engrais, pesticides). Après la récolte, la Sofitex rassemble la production des GPC, traite et conditionne le coton pour la vente sur le marché international. À partir de ses recettes, la SOFITEX rembourse directement aux banques les prêts pour le compte des agriculteurs et paie ensuite le produit net aux agriculteurs par l’intermédiaire des GPC. La plupart des agriculteurs dépendent de la vente du coton pour leurs revenus en espèces. Les cultures en rotation telles que le maïs, les haricots, l’arachide et le sésame fournissent des aliments et/ou des revenus supplémentaires, en fonction des besoins des agriculteurs
Les interventions du nouveau projet appuieront les agriculteurs dans trois domaines :
Formation des agriculteurs à la construction d’une infrastructure de gestion de l’eau à petite échelle pour la récupération des eaux de pluie, à l’utilisation, l’exploitation et l’entretien des équipements d’irrigation destinés à fournir un équipement d’irrigation supplémentaire pendant la phase critique de croissance du coton et aux bonnes pratiques agricoles de gestion des sols et des eaux ;
Subventions partielles en soutien aux investissements dans la réduction de l’érosion par l’installation de levées en pierre et de conduites de collecte d’eau destinées à retenir dans les sols l’eau de pluie (ainsi que les engrais, matières organiques, etc.) ; de petits réservoirs destinés à recueillir l’eau de pluie pour un usage ultérieur et (c) divers équipements d’irrigation ;
Facilitation de l’accès des agriculteurs au financement de leur part de ces investissements.
Le financement du GPOBA prendra la forme d’une subvention – aide basée sur les résultats, subvention ponctuelle des coûts d’investissement, payable après vérification indépendante au niveau des exploitations agricoles des produits liés à l’installation et au fonctionnement de l’équipement. La subvention sera fixée au niveau requis pour combler l’écart entre le coût d’investissement et la capacité de paiement des agriculteurs, qui devrait varier entre 50 et 80 % du coût d’investissement en capital. Le sous-projet concernera environ 1 000 agriculteurs (3 000 ha).