Le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (Pariis), rentre dans le cadre des objectifs établis dans la déclaration de Dakar de 2013, à travers la réalisation des investissements dans le secteur de l’agriculture. Ce projet régional sur l’irrigation, permettra l’amélioration des performances et de la productivité agricole sur la base d’une approche participative et systémique de résolution des problèmes et de développement de solutions adaptées. Il a été lancé officiellement ce jeudi 8 novembre 2018 à Ouagadougou.
Comment atteindre une production permettant à la fois, la sécurité alimentaire, l’accroissement des revenus et le développement de l’emploi, sans mettre en avant la question de l’irrigation, un des principaux facteurs de base dans le processus de l’accroissement des productions agricoles ? Selon Jacob Ouédraogo, ministre burkinabè de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, malgré les ressources hydriques de surfaces et souterraines considérables, près de 39% des sahéliens n’ont pas accès à l’eau potable et moins de 500.000 hectares sont irrigués en maîtrise totale de l’eau, sur un potentiel irrigable de 2,4 millions d’hectares minimum en Afrique de l’ouest.
C’est pourquoi, les chefs d’Etat du Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et du Tchad avec l’appui de la Banque mondiale et plusieurs partenaires, ont lancé en octobre 2013, l’initiative pour l’irrigation au Sahel (2is), pour faire de l’agriculture, une solution des plus crédibles au développement des pays du Sahel. Ils ont convenu dans un élan commun à travers la déclaration de Dakar, de combiner leurs efforts pour accroître le rythme et la qualité des investissements dans l’agriculture irriguée sur la base d’une approche participative et systémique de résolution des problèmes et de développement de solutions d’irrigation adaptées.
Dakar a donc débouché sur la mise en place d’une Task force régionale, multi-acteurs, pilotée par le Comité permanent Inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) et dont le travail a permis l’établissement d’un Cadre stratégique de l’eau agricole au Sahel (CSEAS). «Ce cadre constitue pour nos Etats, leurs partenaires et l’ensemble des acteurs intéressés par les différents usages de l’eau agricole, un référentiel et un instrument d’orientation partagé. En effet, il porte une vision qui affirme qu’il est possible d’assurer le développement d’une agriculture irriguée durable, adaptée au milieu sahélien et Ouest-africain, compétitive et inclusive, basée sur des solutions d’irrigation établies en tenant compte de nos expériences réussies, de nos erreurs et de notre volonté de nous concerter et de partager les connaissances», a laissé entendre le ministre Ouédraogo.
Le Pariis qui résulte du CSEAS, vise à préparer les acteurs pour atteindre les objectifs qualitatifs et quantitatifs de la « Déclaration de Dakar » qui invite les parties prenantes à accroitre dans les six pays, les investissements dans l’irrigation, en vue d’atteindre 1 000 000 d’ha irrigués au Sahel à l’horizon 2020. Le projet visera à institutionnaliser les solutions d’irrigation élaborées par les six pays, en vue d’assurer la capitalisation des connaissances acquises et garantir la durabilité de l’approche au-delà de la durée de vie du projet.
Pour le Dr Djime Adoum, secrétaire exécutif du Cilss, le projet Pariis donnera une nouvelle impulsion à l’agriculture dans les pays du Sahel et en Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi il invite l’ensemble des partenaires techniques et financiers du Cilss, à appuyer le Pariis dans les pays membres et au niveau régional. Quant à Cheick Kanté, représentant résident de la Banque mondiale au Burkina, il invite les parties prenantes à mettre les énergies en synergie afin de réussir le pari.
Source : FASOZINE