Le CILSS à travers son Secrétaire exécutif, Dr Abdoulaye Mohamadou et le Coordonnateur Régional du Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS), Frédéric Dabiré, participe au Forum d’investissement du 15 au 17 octobre à Rome.
L’objectif de ce conclave international sous l’égide de la FAO, est de fournir une plateforme aux organismes régionaux et aux pays du Sahel, pour partager leurs besoins d’investissement prioritaires afin d’accélérer les progrès pour atteindre les ODD1 et 2, et d’engager un dialogue avec les partenaires et les investisseurs potentiels pour financer et mettre en œuvre les propositions d’investissement pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel.
Dans le cadre du plan d’investissement Hand-in-Hand, le Secrétaire exécutif du CILSS a fait une présentation, « Renforcer les capacités, les partenariats et les investissements pour accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires au Sahel« .
La présentation du CILSS a mis en exergue, les défis multidimensionnels à relever, la nécessité de saisir les opportunités, l’environnement favorable pour l’irrigation et les besoins d’investissement.
La présentation fait le constat des ressources en eau importantes, contre une irrigation limitée ; pour un secteur agricole qui est le principal pourvoyeur d’emplois dans de nombreux pays et avec des agriculteurs constituant l’un des groupes les plus vulnérables et les plus pauvres.
Aussi, la grande disponibilité de ressources en eau transfrontalières, des ressources abondantes en eaux de surface et en eaux souterraines appelle à des investissements clés, selon le CILSS.
Le CILSS exhorte à investir dans les Type 1 (réservoirs à petite échelle gérés par la communauté pour l’irrigation), Type 2 (investissements privés à petite échelle dans des cultures à haute valeur ajoutée) et Type 3 (irrigation améliorée à faible profondeur à base de pompes d’irrigation à énergie solaire et de petits réservoirs).
Dans sa proposition de plan d’investissement dans l’irrigation régionale, qui s’élève à 536 millions USD, le CILSS a ainsi appelé à :
– Un Investissement coordonné dans les infrastructures d’irrigation de 60 000 ha supplémentaires adaptés à l’irrigation par les eaux de surface dans dix pays, pour des cultures vivrières et de rente adaptées et très demandées dans la région ;
– Adopter et promouvoir des typologies d’irrigation adaptées, convenant aux communautés ainsi qu’aux agripreneurs individuels ;
– Renforcer les capacités des agriculteurs et leur fournir du matériel d’irrigation de haute qualité (pompes solaires, petits réservoirs, kits d’irrigation au goutte-à-goutte) par le biais d’un mécanisme d’achat adéquat.
En rappel, la CEDEAO, le CILSS et la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (UNISS) sont des partenaires régionaux clés pour l’engagement de l’Initiative main dans la main, dans la région.
Les trois piliers de ladite initiative sont cohérents avec les cadres stratégiques de ces
organisations, dont le Plan stratégique 2050 du CILSS.
Aussi, les stratégies sous-régionales et les programmes connexes parmi lesquels, le PARIIS, sont des points d’entrée programmatiques clés pour la mise en œuvre de l’Initiative « Main dans la main ».
Pour le CILSS, cela apparait comme une opportunité d’amplifier la mise à l’échelle du PARIIS, dans le cadre de l’initiative MdM Sahel.
Des propositions d’investissement ont été élaborées pour l’irrigation (afin d’améliorer la gestion et la gouvernance de l’eau ainsi que l’accès à la terre) et pour l’intégration des marchés et le commerce dans la région, pour une valeur totale de 6 milliards USD, dont 2,4 milliards USD et 694 millions USD pour la mise en œuvre de programmes d’irrigation, respectivement pour les pompes d’irrigation à énergie solaire et les petits réservoirs.
Les propositions d’investissement ont été mises à jour en mettant l’accent sur l’irrigation dans les zones agroécologiques du Sahel, afin d’améliorer la gestion et la gouvernance de l’eau ainsi que l’accès à la terre, en notant que seulement 10 % des terres irrigables de l’Afrique de l’Ouest étaient irriguées en 2017 (OCDE, 2022).
Actuellement, l’équipe du groupe de travail de l’initiative travaille avec les 10 pays de l’UNISS : Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Gambie, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria et Sénégal. Des propositions nationales d’investissement MdM ont été présentées par le Burkina Faso, le Cameroun, la Guinée, le Mali, le Niger et le Nigeria.
Au cours de ce forum, le Secrétaire Exécutif du CILSS a rencontré en bilatéral, plusieurs partenaires dont la DIB, le Centre d’investissement de la FAO, la Banque Européenne d’Investissement, la Banque Mondiale. Ces différents partenaires ont marqué leur intérêt d’investir dans le Sahel, suivant une approche régionale et de nouer des collaborations avec le CILSS.
La rencontre de Rome intervient au moment où le PARIIS aborde sa dernière ligne droite, avec sa clôture prévue pour le 31 décembre 2024.
Dans le même temps, des échanges entre la Banque mondiale, le CILSS et les pays, se poursuivent sur les perspectives qui s’offrent à ce premier projet opérationnel de l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (2iS).
Dans ce cadre, un ambitieux programme régional dénommé, « Développement, Résilience et Valorisation de l’Eau en Afrique de l’Ouest (DREVE), est en préparation et dont le Pilier 3 sera axé sur l’Irrigation basée sur les eaux transfrontalières.
Après six ans de mise en œuvre, le PARIIS peut se prévaloir de résultats probants, dont 14 000 ha aménagés et mis à la disposition de 158 452 bénéficiaires directs, dont 48% de femmes, 47 726 ha d’études bancables, une dizaine de solutions d’irrigation documentées, un dispositif de gestion de connaissances mis en place au niveau régional et dans les pays, pour la capitalisation, le partage de bonnes pratiques et la co-construction des solutions d’irrigation, un Service d’Information Régional sur l’Eau et l’Irrigation (SIREI) fonctionnel, etc.
Lien de la présentation du Secrétaire exécutif : https://drive.google.com/file/d/1WBU2Ub6MmdANCwBFqdfWm9svrSWKsvqC/view?usp=sharing
Burkina Faso
Mali
Mauritanie
Niger
Sénégal
Tchad