Producteurs, techniciens comme Autorités sont unanimes : « Le PARIIS a beaucoup apporté à notre agriculture et il est important qu’une pareille initiative ne s’arrête pas ! »
Ces sentiments de satisfaction entretiennent l’espoir d’une suite pleine de promesses pour l’irrigation au «pays de Soundjata ».
Une mission du CILSS conduite du 15 au 20 juillet , par le Coordonnateur régional du Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS), Frédéric Dabiré, a permis de constater les apports du projet auprès des producteurs et l’engagement des techniciens et Autorités à renforcer leurs actions, au regard de son apport indéniable au secteur agricole malien.
A quelques mois de la clôture du projet, les défis au Mali restent l’achèvement des travaux engagés, la mise en valeur optimale des superficies aménagées, la diffusion des solutions d’irrigations documentées et des résultats majeurs.
Le PARIIS-Mali est rattaché à l’Agence d’aménagement des terres et de fourniture de l’eau d’irrigation (ATI) du ministère de l’Agriculture.
Dans le cadre de la mise en œuvre de sa composante B, le projet a identifié 126 sous projets d’aménagement de bas-fonds, de plaines et de petits périmètres maraichers pour les femmes, dans ses zones d’intervention.
A la date du 30 juin 2024, le PARIIS Mali a réalisé au profit de 15792 bénéficiaires directs (dont 54% de femmes), des travaux d’aménagements hydro-agricoles portant sur 1989 ha, dont 17 micro barrages, 10 périmètres maraichers et 67 petits périmètres individuels privés, dans les régions de Koulikoro, Dioïla et Ségou.
Des modèles de réussite et des réalisations concrètes sur le terrain
A une centaine de kilomètres de Bamako, le périmètre rizicole de Doumba (49 ha) exploité par la coopérative de 118 membres a fière allure en cette période.
Ici, le micro-barrage réalisé par le PARIIS a redonné de l’espoir aux producteurs. L’effet des ouvrages est visible et apprécié des bénéficiaires.
L’apport du PARIIS a permis une augmentation du potentiel exploitable et il est projeté 3 tonnes/ha pour la présente saison.
Dans le village de Tonka, à Koulikoro, Fotigué Traoré est un modèle d’intensification de l’exploitation, sur un périmètre de 0,5 ha et d’amélioration de la production des agrumes existants avant l’intervention du PARIIS.
Grâce à l’apport du PARIIS avec l’installation d’un réseau de distribution d’eau et d’une clôture, ce promoteur privé entrevoit l’avenir avec optimisme. « Mes revenus ont augmenté avec les cultures de piment, tomates, mais, oranges, mais et tangelos, dans ce périmètre alimenté par l’eau du fleuve, à travers la motopompe offerte par le projet, et je parviens, grâce au PARIIS, à faire 3 campagnes agricoles dans l’année. », reconnait-il.
Exemple de femme battante dans les périmètres du PARIIS, Hawa Sangaré a bénéficié en juillet 2023, de l’accompagnement du PARIIS (environ 5,9 millions de F CFA) pour l’aménagement d’1 ha à travers la fourniture d’eau.
« Le PARIIS m’a permis d’avoir une mise en valeur intensive de mon site avec du gombo, mais, oignons, papayes, tomate, et aussi d’alimenter d’autres exploitations de la ferme (arboriculture, pisciculture, élevage. »
Un peu plus loin, le site de Finiana se présente comme un modèle de réussite d’association de type 1 (aménagement de bas fonds et décrue contrôlée) et de type 3 (irrigation communautaire).
Le périmètre maraîcher de 2 ha avec un équipement de qualité et des ouvrages robustes, grâce au PARIIS, présente un aménagement à fort impact social, économique et de préservation de l’environnement (exploitation du périmètre par les femmes, afin de réduire l’activité de production du charbon de bois).
Dans la plaine de Dantia, l’ouvrage réalisé par le PARIIS a permis de libérer un potentiel exploitable important de 109 ha, dont 69 ha sont en cours d’attribution pour cette campagne touchant 185 ménages, contre à peine 30 ha avant le PARIIS.
On y aperçoit des initiatives individuelles de production maraichère aux abords de la plaine, par les femmes très actives.
A la Direction régionale de l’agriculture et la Direction du génie rural, point focal du projet dans la région, 1000 de dossiers de demandes d’appuis des producteurs enthousiasmés par le PARIIS, attendent sélectionnés.
« Il ya un fort engouement pour le PARIIS et nous sommes assaillis par les producteurs, pour apporter des appuis. Cela témoigne de l’impact du projet et est révélateur des attentes des producteurs sur la suite », explique Koita Aboubacar, le Directeur régional du génie rural.
Les efforts faits par le PARIIS Mali pour accompagner les bénéficiaires pour la mise en valeur (renforcement de capacités techniques et organisationnelles et appui en intrant agricole) sont notables et bien appréciés par les bénéficiaires dans les différents sites visités.
A l’évidence, ces ouvrages et infrastructures donnent un souffle à l’économie de la région.
Fort engagement des Autorités
Le Mali dispose d’importantes ressources en eaux souterraines et de surface et d’un potentiel en terres aménageables pour l’irrigation, estimé à 2,2 millions d’hectares, dont seulement 20% sont aménagées.
« On prévoit que d’ici 2050, la population au Mali atteindra les 42 millions de personnes et la demande en produits alimentaires dans les catégories majeures de cultures va doubler, voire quintupler, pour certains produits. Le développement de l’agriculture irriguée peut aider à surmonter cette barrière et peut contribuer à une augmentation de la sécurité alimentaire nationale dans le futur.», selon l’International Food Policy Research Institue (IFPRI).
Estimant que le PARIIS entre en droite ligne des ambitions agricoles du pays, les différentes Autorités ne ménagent aucun effort dans l’accompagnement de la mise en œuvre du projet.
Président directeur général de l’Agence d’Aménagement des Terres et de fourniture de l’eau d’Irrigation (ATI) dont relève le PARIIS Mali, Brahima Sogoba a reconnu « la qualité des infrastructures réalisées par le PARIIS et l’impact auprès des populations » et a pris l’engagement « d’accompagner les producteurs pour une meilleure exploitation des sites. »
Yaya Niafo, Secrétaire Permanent du CONACILSS du Mali estime nécessaire de « densifier l’importance du PARIIS pour les populations.», car il se dit émerveillé par les résultats et l’approche du PARIIS.
Toutes ces personnalités ont réaffirmé les grandes ambitions du Mali, pour la maitrise de l’eau et l’irrigation et reconnu que « l’une des voies pour sortir de la pauvreté est la maitrise de l’eau et l’irrigation ; et que l’apport du PARIIS est indéniable. »
5800 ha en approche à M’Bewani, en zone Office du Niger
Compte tenu de la problématique du développement de l’agriculture irriguée commerciale, il est envisagé l’aménagement de 5 800 ha, dont 1 000 ha seront alloués aux exploitants familiaux tandis que 4800 autres seront réservés aux investissements à des fins commerciales. Le Projet de Développement de l’Agriculture Irriguée Commerciale (PDAIC) relocalisé, sera mise en œuvre dans la zone de production de M’Bewani, dans la zone Office du Niger.
A cet effet, le PARIIS Mali a recruté le Bureau SID pour réaliser les études nécessaires pour ledit aménagement.
Le Gouvernement malien n’a eu de cesse de réaffirmer le primat de la maitrise et la gestion de l’eau agricole comme un levier important pour augmenter la production et la productivité du secteur agricole et ainsi atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Au regard des résultats sur le terrain et de l’engouement des différents acteurs, la mise en œuvre du PARIIS a sans nul doute permis de contribuer à cette ambition de repositionner le développement de l’irrigation, comme une priorité.
Ces lauriers sont à l’honneur de tous les acteurs de ce premier projet opérationnel de l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (2iS), mis en œuvre depuis 2018, dans les pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad).
Après six ans de mise en œuvre, le PARIIS peut se prévaloir de résultats probants, dont 13 997 ha aménagés et mis à la disposition de 158 452 bénéficiaires directs, 47 726 ha d’études bancables, 13 solutions d’irrigation documentées, 69 737 personnes formées sur plusieurs thématiques en lien avec la réalisation des investissements de qualité, un dispositif de gestion de connaissances mis en place au niveau régional et dans les pays, pour la capitalisation, le partage de bonnes pratiques et la co-construction des solutions d’irrigation.