Le 6ème Comité Technique Régional acte les résultats encourageants et des perspectives heureuses, pour l’irrigation au Sahel

Ouagadougou a abrité les 20 et 21 février, la 6ème Session du Comité Technique Régional (CTR) du Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS).

Cette session présidée par le Secrétaire exécutif adjoint du CILSS, Dr Sylvain Ouédraogo, a réuni des représentants de la Banque Mondiale, des Comités Nationaux de Pilotage, des UGP des six pays couverts par le projet, des institutions régionales d’appui à la mise en œuvre, des organisations régionales agricoles, de la société civile et des principaux partenaires du CILSS.

Tous les participants au CTR ont unanimement reconnu la pertinence et l’importance du processus PARIIS pour les pays sahéliens, l’impérieuse nécessité de poursuivre la dynamique enclenchée, et exprimé la volonté de faire de l’irrigation, une priorité pour les Gouvernements Sahéliens.

Le Secrétaire exécutif adjoint du CILSS, Dr Sylvain Ouédraogo, a relevé l’important potentiel irrigable en terres et en ressources en eau dont dispose le Sahel, et qui appelle à la mobilisation de tous les acteurs, en vue de faire de l’irrigation, une meilleure réponse à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel.

Le Secrétaire exécutif adjoint du CILSS, s’est félicité  « du chemin parcouru avec des résultats probants enregistrés sur le terrain qui changent le quotidien des populations dans les Etats bénéficiaires ».

Il a réaffirmé toute la disponibilité du CILSS, « à continuer d’accompagner et appuyer les pays, dans leurs projets de développement des projets d’irrigation innovants, bénéficiant des expériences diverses capitalisées, pouvant nous permettre d’être à la hauteur des objectifs fixés par la Déclaration de Dakar ».

                                       Des résultats probants présentés

Cette session qui constitue la sixième du genre, a permis de valider des solutions d’irrigation et de murir la réflexion sur les perspectives du projet, dont la clôture est prévue pour fin mars prochain.

L’approche du PARIIS allie les investissements visant la réhabilitation et le développement d’infrastructures d’irrigation, le renforcement des cadres institutionnels, le renforcement des capacités à développer et gérer l’irrigation, ainsi que le partage des bonnes pratiques d’irrigation dans la sous-région.

Plusieurs actions ont été mises en œuvre au niveau régional, pour accompagner la mise en place de conditions d’optimisation de la mise en valeur et la rentabilité des sous-projets.

En février 2024, le panorama des résultats obtenus, indiquent, entre autres :

  • 12 330 ha de terres actuellement aménagés/réhabilités par le projet, réceptionnés et mis à la disposition de 96 137 bénéficiaires directs enregistrés, dont 49% de femmes, pour une cible de  35 % attendue.
  • 36 226 acteurs et opérateurs terrain formés sur plusieurs thématiques en lien avec la réalisation des investissements de qualité.
  • 159 instruments de gestion locale des terres, rendus opérationnels.
  • 63 instances de gestion locale de l’eau, opérationnelles.
  • 347 associations des usagers de l’eau établies ou enregistrées opérationnelles.
  • 43 452 usagers de l’eau disposant de services d’irrigation et de drainage nouveaux ou améliorés.
  • 37 965 agriculteurs, dont 54% de femmes, ayant accès à des services d’appui établis ou améliorés par le Projet.
  • 68 898 ha étudiés, permettant de constituer un portefeuille important de projets d’investissements bancables, en vue de la recherche de financements pour la réalisation desdits aménagements.
  • 34 cadres de concertations multi-acteurs nationaux et régionaux mis en place, en appui à la mise en œuvre du projet et la co-construction de solutions d’irrigation dans les six pays.
  • 12 solutions d’irrigation documentées.
  • Un dispositif de gestion de connaissances mis en place au niveau régional et dans les pays pour la capitalisation, le partage de bonnes pratiques et la co-construction des solutions d’irrigation.
  • Un Service d’Information Régional sur les Ressources en Eau et l’Irrigation (SIREI), mis en place et fonctionnel et qui permet de produire et diffuser des informations indispensables à des prises de décisions en matière d’investissement et de gestion saine de l’eau et de l’irrigation, au niveau de chaque pays et au niveau régional.
  • Un ensemble d’outils en ligne, de gestion de connaissances mis en place et comprenant, une plateforme de formation à distance (E-Learning), “Sahel Irrigation Solution-SIS” qui permet le partage d’outils appropriés pour réaliser des systèmes irrigués de qualité et un marché virtuel de technologies (Irrinova), permettant d’ancrer les systèmes d’irrigation dans un environnement commercial et de production durable.
  • La mobilisation de plus de 30 millions d’euros de la Coopération espagnole, au profit de trois pays (Niger, Sénégal).
  • Des missions de plaidoyer et des échanges sur les perspectives du projet, notamment l’extension à d’autres pays membres du CILSS et la projection sur une deuxième phase.

Au regard des résultats, le CILSS, les pays et la Banque mondiale ont déjà engagé les réflexions pour une seconde phase du PARIIS, en vue de valoriser les acquis et mettre à l’échelle l’approche du projet réclamée sans cesse par les bénéficiaires directs du projet.

       15   solutions d’irrigation développés ou en cours

Le PARIIS a permis d’identifier et de documenter quinze solutions d’irrigations dans les six pays.  Ces solutions d’irrigation sont traduites sur le terrain sous-forme de modèles d’investissements viables, qui commencent à faire leurs preuves sur le terrain.

Elles vont des Bas-fonds, des bassins de collecte des eaux de ruissellement aux petits périmètres maraichers communautaires, individuels et féminins, le pompage solaire, la réhabilitation de barrages en zone pluviale, les grands périmètres hydro agricoles, les promoteurs privés, le seuil d’épandage, etc.

Cette  phase initiale du PARIIS, constitue en termes de résultats et de leçons tirées, une solide fondation structurelle pour consolider les acquis et mettre à l’échelle les résultats probants, afin d’exploiter d’avantage le vaste potentiel irrigable dans les pays sahéliens avec l’accompagnement de la Banque mondiale et d’autres partenaires.

Le PARIIS constitue pour les pays du Sahel, une opportunité d’augmenter les superficies irriguées. Il permet de constituer dans une approche régionale, des processus performants de développement des systèmes d’irrigation et de renforcement des connaissances sur l’eau agricole.

                   Un avenir prometteur, grâce à un potentiel irrigué  considérable

Conscients que le développement de l’irrigation est essentiel pour aider les pays du Sahel à renforcer leur résilience, accélérer leur croissance et assurer la sécurité alimentaire, des partenaires au développement se sont intéressés à l’approche PARIIS.

Des missions de plaidoyer  conduites en 2023  par le CILSS dans la perspective de l’extension du PARIIS aux quatre  autres pays membres de l’UEMOA (Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Togo) , ont relevé l’existence d’une volonté politique de faire de l’irrigation, un pilier de la transformation agricole desdits pays et la cohérence de l’approche PARIIS avec les politiques et les stratégies-pays dans le domaine de l’irrigation.

Ainsi, l’approche PARIIS constitue une opportunité de performance et d’extension des superficies irriguées pour ces pays qui ont un potentiel considérable : 50 000 ha envisagés, dont 12 000 ha déjà étudiés au Bénin ; 540 000 ha de potentiel estimé au Togo ; 500 000 ha de terres irrigables en Côte d’Ivoire et  108 000 ha  en Guinée Bissau.

A ce potentiel, s’ajoutent ceux du  Burkina Faso (233 500 ha de terres irrigables et 500 000 ha de bas-fonds), du Mali  (2 200 000 ha), de la Mauritanie (135 000 ha), du   Niger (10 942 568 ha), du Sénégal (350 000 ha) et du   Tchad (5,6 millions ha).