-Les rencontres de Nouakchott actent des acquis encourageants et des perspectives heureuses, pour l’irrigation au Sahel

Nouakchott (Mauritanie) a été du 12 au 16 juin 2023, au centre des attentions du Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS), avec la tenue de deux importantes rencontres à Nouakchott Hôtel.

Il s’agit de l’Atelier régional de synthèse des missions conjointes d’appui à la mise en œuvre du projet et la 5ème Session du Comité Technique Régional (CTR) dudit projet.

Dans  l’ensemble, les participants aux deux importantes rencontres ont salué les acquis engrangés par le projet, exhorté les équipes du projet à plus d’engagement pour l’atteinte des cibles et formulé de pertinentes recommandations pour les perspectives.

En sa qualité de Président du CTR, le Secrétaire exécutif du CILSS, Dr Abdoulaye Mohamadou s’est félicité  « du chemin parcouru avec des résultats probants enregistrés sur le terrain qui changent le quotidien des populations dans les Etats bénéficiaires ».

Il a réaffirmé toute la disponibilité du CILSS, « à continuer d’accompagner et appuyer les pays, conformément aux principes du Cadre stratégiques de l’eau agricole au Sahel, dans leurs projets de développement des projets d’irrigation innovants, bénéficiant des expériences diverses capitalisées, pouvant nous permettre d’être à la hauteur des objectifs fixés par la Déclaration de Dakar ».

                                    Des résultats probants présentés

L’approche du PARIIS allie les investissements visant la réhabilitation et le développement d’infrastructures d’irrigation, le renforcement des cadres institutionnels, le renforcement des capacités à développer et gérer l’irrigation, ainsi que le partage des bonnes pratiques d’irrigation dans la sous-région.

Plusieurs actions ont été mises en œuvre au niveau régional pour accompagner la mise en place de conditions d’optimisation de la mise en valeur et la rentabilité des sous-projets.

En fin  mai 2023, le panorama des résultats obtenus, indiquent, entre autres :

  • 10 095 ha de terres actuellement aménagés/réhabilités par le projet, réceptionnés et mis à la disposition de 75 922 bénéficiaires directs enregistrés. Les superficies aménagées sont actuellement en exploitation au profit d’environ 18200 bénéficiaires.
  • 28 227 acteurs et opérateurs terrain formés sur plusieurs thématiques en lien avec la réalisation des investissements de qualité.
  • 136 instruments de gestion locale des terres, rendus opérationnels.
  • 49 instances de gestion locale de l’eau, opérationnelles.
  • 282 associations des usagers de l’eau établies ou enregistrées opérationnelles.
  • 31 462 usagers de l’eau disposant de services d’irrigation et de drainage nouveaux ou améliorés.
  • 20 653 agriculteurs ayant accès à des services d’appui établis ou améliorés par le Projet.
  • 68 082 personnes consultées, en vue d’avoir une participation citoyenne, et un suivi évaluation participatif tout au long de la mise en œuvre du projet.
  • Des études d’envergure de qualité sont disponibles au Sénégal et au Mali, constituant un portefeuille de 47 726 ha, en vue de la recherche de financements pour la réalisation desdits aménagements.
  • 26 groupes de partage de connaissances actifs.
  • 5 solutions d’irrigation documentées.
  • 4 activités de recherche-action documentées et diffusées.
  • Un dispositif de gestion de connaissances mis en place au niveau régional et dans les pays pour la capitalisation, le partage de bonnes pratiques et la co-construction des solutions d’irrigation.
  • Un Service d’Information Régional sur les Ressources en Eau et l’Irrigation (SIREI), mis en place et fonctionnel et qui permet de produire et diffuser des informations indispensables à des prises de décisions en matière d’investissement et de gestion saine de l’eau et de l’irrigation, au niveau de chaque pays et au niveau régional.
  • La mobilisation de plus de 40 millions d’euros de la Coopération espagnole, au profit de trois pays (Mali, Niger, Sénégal).

Les participants  ont insisté sur le renforcement de l’engagement régional pris par tous les acteurs, en 2013 à Dakar,  afin de progresser résolument vers les objectifs de la Déclaration de Dakar sur l’irrigation.

Au regard des résultats, il a été reconnu la nécessité d’entamer des réflexions pour une extension du PARIIS, à travers l’allocation de fonds additionnels, en vue de valoriser les acquis et mettre à l’échelle, l’approche du projet.

Lancé officiellement en novembre 2018,  le PARIIS est le premier projet opérationnel de l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (2IS)  et vise à répondre aux besoins concrets d’investissements des Etats, et assurer au niveau régional la qualité, l‘harmonisation et la replicabilité des solutions d’irrigation identifiées et mises en œuvre dans les pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad).

A la fin du projet, le régional et les pays devront être capables de mettre à l’échelle de façon rapide et vertueuse les solutions d’irrigation, les  pays devront disposer  d’une palette de solutions d’irrigation sur les 5 types de systèmes d’irrigation identifiés ; de 25 107 ha aménagés ou réhabilités, au profit de 128 700 bénéficiaires directs (dont 35% de femmes).

15   solutions d’irrigation développés ou en cours

Le PARIIS a permis d’identifier et de documenter quinze solutions d’irrigations dans les six pays.  Ces solutions d’irrigation sont traduites sur le terrain sous-forme de modèles d’investissements viables, qui commencent à faire leurs preuves sur le terrain.

Elles vont des Bas-fonds, des bassins de collecte des eaux de ruissellement aux petits périmètres maraichers communautaires, individuels et féminins, le pompage solaire, la réhabilitation de barrages en zone pluviale, les grands périmètres hydro agricoles, les promoteurs privés, le seuil d’épandage, etc.

En termes d’impacts, avec le PARIIS, les dimensions relatives à l’employabilité des jeunes ruraux et le maintien des activités agricoles à l’échelle des terroirs se sont également  améliorées ; ce qui contribue au recul des flux migratoires des jeunes en direction des centres urbains.

Le PARIIS accorde une place importante à l’amélioration des conditions de vie des femmes dans les zones d’intervention, en mettant en place des conditions spécifiques pour favoriser leur accès aux périmètres aménagés ,accompagner la sécurisation foncière de leurs sites et renforcer leurs capacités.

Ainsi, des périmètres maraîchers féminins sont développés à leur profit avec des technologies innovantes, réduisant la pénibilité du travail, permettant une irrigation plus efficiente et une extension des superficies, et améliorant considérablement les revenus.

Cette première phase du projet constitue, en termes de résultats et de leçons tirées, une solide fondation structurelle pour consolider les acquis et mettre à l’échelle les résultats probants, afin d’exploiter d’avantage le vaste potentiel irrigable dans les pays sahéliens avec l’accompagnement de la Banque mondiale et d’autres partenaires.

Conscients que le développement de l’irrigation est essentiel pour aider les pays du Sahel à renforcer leur résilience, accélérer leur croissance et assurer la sécurité alimentaire, des partenaires au développement se sont intéressés à l’approche PARIIS.

Ainsi, l’UEMOA envisage l’extension du processus PARIIS à quatre autres pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Togo) et la Coopération à travers des ressources additionnels de 40 millions d’euros au profit de trois pays (Mali, Niger, Sénégal).

Le PARIIS constitue pour les pays du Sahel, une opportunité d’augmenter les superficies irriguées. Il permet de constituer dans une approche régionale, des processus performants de développement des systèmes d’irrigation et de renforcement des connaissances sur l’eau agricole. Les 25 107 ha de superficies planifiées et financées par le PARIIS, sont donc un pas important vers les objectifs quantitatifs de la “Déclaration de Dakar” sur l’irrigation.