Le Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS) a organisé du 20 au 22 mars 2023, au Royal Hôtel de Saly Portudal (Sénégal), un Atelier régional d’échanges d’expériences et de réflexion sur un mécanisme adapté de financement des solutions d’irrigation.
Ce cadre d’échanges a regroupé une soixantaine de participants venant du CILSS, des pays couverts par le PARIIS, des Institutions régionales, des Organisations professionnelles et d’accompagnement des acteurs de l’irrigation, des banques et structures de microfinance, des structures publiques en charge de l’agriculture.
Cet atelier régional visait à capitaliser, partager les expériences et identifier avec l’ensemble des acteurs, des stratégies pour améliorer les mécanismes de financement des infrastructures et équipements d’irrigation, leur entretien et maintenance, mise en valeur, commercialisation des produits, condition essentielle à leur développement.
La prise en compte adéquate de la question du financement est l’une des conditions essentielles à la mise en œuvre d’une solution d’irrigation ainsi que sa mise à l’échelle. En effet, le développement de l’irrigation et la réalisation des aménagements hydro agricoles rencontrent d’importantes contraintes liées au financement.
L’atteinte de l’objectif de la Déclaration de Dakar ne peut pas se faire uniquement par une augmentation des superficies aménagées, mais par une combinaison de création de nouvelles surfaces, de (re)mise en culture de surfaces existantes et d’augmentation de l’intensité culturale.
De même que l’approche technique donc, le mécanisme de financement doit être pensé comme partie intégrante de la solution d’irrigation.
Les objectifs de la Déclaration de Dakar ne pouvant pas être atteints avec les seuls financements publics, le recours à l’investissement privé s’avère indispensable.
Nécessairement, le changement d’échelle prôné par la Déclaration de Dakar conduit, pour financer à grande échelle l’agriculture irriguée, à recourir plus largement à des produits financiers innovants.
Ouvrant l’atelier au nom du Secrétaire exécutif du CILSS, Clément Ouédraogo Coordonnateur du Programme Régional d’Appui à la Maîtrise de l’Eau (PRA/ME) a insisté sur le financement, « comme l’une des conditions essentielles à la mise en œuvre d’une solution d’irrigation, ainsi que sa mise à l’échelle ».
Aussi, a-t-il invité les participants à « proposer des mesures concrètes permettant de favoriser le financement du développement de l’irrigation et la réalisation des aménagements hydro agricoles ».
L’atelier de Saly a permis d’identifier les contraintes, freins et autres blocages limitant l’accès au financement pour la réalisation des aménagements hydro-agricoles et des solutions d’irrigations promues ; Partager les expériences, bonnes pratiques, solutions concrètes de financement durables et inclusives, instruments, approches et outils ; Sensibiliser les acteurs à l’approche du financement privé de l’irrigation ; Identifier des conditions d’un bon mécanisme de financement des solutions d’irrigation et améliorer le processus de documentation de la solution dans cet aspect financement.
Des satisfactions ont été exprimées par l’ensemble des participants et des recommandations faites pour la suite.
Elles portent notamment sur l’accompagnement des producteurs pour la préparation de leur demande et pour le suivi post financement, la réduction du coût du crédit agricole avec des mécanismes d’atténuation, des lignes de crédit dédiées à l’agriculture et à des conditions hors marché, etc.
De la présentation d’expériences réussies en matière de financement de l’agriculture dans les pays du Sahel aux expériences des banques agricoles en matière de financement de l’irrigation, l’atelier aura permis de renforcer le dialogue et la concertation autour de la problématique de financement des solutions d’irrigation promues par le PARIIS ;
Approuvé par le Conseil d’administration de la Banque mondiale, le 05 décembre 2017 et lancé officiellement le 08 novembre 2018, le PARIIS est le premier projet opérationnel de 2iS et vise à répondre aux besoins concrets d’investissements des Etats, et assurer au niveau régional la qualité, l‘harmonisation et la replicabilité des solutions d’irrigation identifiées et mises en œuvre dans les pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad).
Après près de 5 ans de mise en œuvre, les résultats déjà enregistrés, indiquent la nécessité de poursuivre et de consolider le processus de documentation et de mise en place des modèles d’investissements viables.
On peut citer, entre autres, l’aménagement/réhabilitation de 7713 hectares par le projet ; un portefeuille de 1758 sites de réalisation des investissements, totalisant une superficie de 22 050 hectares dans les six pays actuellement sélectionnés et validés ; la construction d’un Service d’Information Régional sur les Ressources en Eau et l’Irrigation (SIREI), en vue d’aider les acteurs nationaux et régionaux à la prise de décisions, l’avancement du processus de documentation de 15 solutions d’irrigation identifiées dans les six pays, etc.
Burkina Faso
Mali
Mauritanie
Niger
Sénégal
Tchad