-9ème Forum mondial de l’eau : Un panel sur l’irrigation au Sahel, mobilise partenaires et acteurs de l’eau, autour du CILSS

Autour du thème, « Initiative pour l’Irrigation au sahel : Des solutions d’irrigation pour améliorer et accélérer les investissements dans l’eau agricole au Sahel et en Afrique de l’Ouest. »,  le  CILSS a convié les partenaires et divers acteurs de l’eau à un panel, le 22 mars dernier.

Le panel visait à permettre l’alignement des interventions des différents partenaires sur les orientations du programme Initiative pour l’irrigation au Sahel (2is) qui vise comme objectif de haut niveau, « une agriculture irriguée en expansion, productive, durable, rentable, créatrice d’emplois et assurant la sécurité alimentaire au Sahel » et un plaidoyer pour la création des programmes d’investissement cohérents qui contribuent à l’effort d’apprentissage et d’amélioration de meilleures performances pour les différents types de systèmes d’irrigation.

Dans son adresse, le Secrétaire exécutif du CILSS, Dr Abdoulaye Mohamadou a dans un premier temps, rappelé « le contexte sahélien et ouest-africain, marqué par une production agricole dépendante à 95% d’une pluviométrie de plus en plus incertaine du fait des changements climatiques. »

C’est au regard de ces nombreux enjeux et défis liés à l’eau dans les pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, que le CILSS a pris la résolution de s’engager fermement, dans la maîtrise de l’eau.

L’initiative pour l’Irrigation au Sahel (2iS) portée par le CILSS et ses Etats Membres, ambitionne de contribuer à cette révision et de porter la superficie en maîtrise de l’eau dans le Sahel, à 1 000 000 d’ha, dans un horizon rapproché.

En tant que premier projet opérationnel de ladite initiative,  le Projet d’Appui Régional à I’Initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS) qui concerne six pays, (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad), vise à renforcer dans cette stratégie, la capacité de ces pays à accroitre les superficies irriguées selon une approche régionale axée sur les solutions d’irrigations adaptées au contexte sahélien.

Les panélistes qui étaient des représentants de la Banque mondiale, de l’UEMOA, du ROPPA et du Ministère de l’agriculture et de l’équipement du Sénégal, ont croisé leurs regards sur le changement de paradigme  et la démarche transformationnelle nécessaire pour stimuler le développement de l’irrigation dans le Sahel ; les modalités pratiques pour renforcer l’engagement des producteurs ; les priorités sur lesquelles, concentrer les efforts pour consolider les résultats sur le terrain de cette initiative fondée sur la solution d’irrigation ; les actions concrètes à mettre en œuvre pour amplifier les efforts et accroitre les financements, en vue d’aller résolument vers les objectifs de la Déclaration de Dakar.

Les panélistes ont tour à tour, évoqué les solutions d’irrigations adaptées, portées par les producteurs et appuyées par les  partenaires  pour des investissements viables ; la stratégie de mobilisation coordonnée des producteurs et de la société civile, dans le plaidoyer et la mise en œuvre des programmes d’investissements adaptés à leurs besoins ; la meilleure approche pour faciliter l’intégration régionale et l’extension des modèles d’investissements adaptés dans la mise en œuvre des projets/programmes régionaux ; l’engagement des Partenaires techniques et financiers à accompagner les efforts des gouvernements et des organisations inter-gouvernementales dans l’innovation et l’accélération du rythme des investissements dans l’agriculture irriguée.

Des interventions des panélistes, des évidences ont été réaffirmées, telles que la priorisation de l’irrigation afin de lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et augmenter les revenus des producteurs ; le potentiel d’expansion de l’irrigation dans les pays sub-sahariens qui mérite d’en faire un des leviers de la lutte contre l’insécurité alimentaire et économique.

 

Les résultats du PARIIS déjà enregistrés et présentés  aux participants, indiquent la nécessité de poursuivre et de consolider le processus de documentation et de mise en place des modèles d’investissements viables.

Parmi les acquis mis en exergue, l’engagement de 1714 sous-projets (types 1,2,3 et 4)  pour une  superficie totale de 20 798 ha ; la mise en place et de 27 Groupes de partage de connaissance au niveau des pays ; l’opérationnalisation d’outils web pour le partage de connaissances et le réseautage ; le développement de 6 Solutions d’Irrigation en cours de concernant les 4 types d’irrigation ; le développement d’un Géoportail du Service d’Information  régional sur l’eau et l’irrigation, etc.

Présent au panel, Sékou Sangaré, Commissaire chargé l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eau de la CEDEAO, a expliqué le bien fondé de l’approche du PARIIS et exhorté les partenaires au développement à soutenir davantage cette initiative.

Mis en œuvre depuis 2018, le PARIIS suscite un fort intérêt auprès des partenaires de développement.

La Coopération espagnole a décidé d’apporter  un appui financier additionnel au profit de deux pays, le Niger (15 millions d’euros), et le Sénégal (15 millions d’euros), en attendant le Mali (10 millions d’euros) et le niveau régional.

En perspectives, l’UEMOA s’est engagé à soutenir le processus d’extension du PARIIS à quatre autres pays, à savoir le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, et le Togo.

En rappel, le PARIIS a été labellisé par l’Initiative Dakar 2022 et retenu dans le Parcours des réponses, sur la base de critères établis en relation avec les priorités du 9ème Forum mondial de l’Eau.

Pour le projet, c’est un retour aux sources, puisque c’est sur les terres de la Teranga que fut lancé en octobre 2013, le programme  2iS issu de l’ambition des chefs d’Etats du Sahel, traduite dans la « Déclaration de Dakar », visant à accélérer le rythme des investissements pour atteindre 1 000 000 ha de superficies irriguées dans un horizon rapproché.